Chemins

De Encyclopédie francophone de la Roue du Temps
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L'offrande

Lors de la Dislocation du Monde, les rares Ogiers qui restèrent dans leurs Steddings ne réalisèrent pas qu’ils y étaient piégés – le chaos qui régnait sur le monde avait rendu les voyages entre Steddings dangereux au point de les rendre quasiment impossibles – si bien qu’ils durent faire face à un autre type d’exil : la perte du contact avec leurs frères et sœurs des autres Steddings.

À cette époque, de nombreux Aes Sedai masculins qui n’avaient pas encore succombé à la folie, se virent offrir un refuge dans les Steddings. Ces endroits étaient les seuls où ils pouvaient échapper à la souillure du Saidin causée par le Ténébreux. En remerciement de cette protection, un groupe d’Aes Sedai fit un cadeau aux Ogiers, un cadeau qui leur permettrait de voyager d’un Stedding à l’autre en toute sécurité. Ce cadeau, un réseau de chemins entre les Steddings, érigé à l’aide du Pouvoir de l'Unique, fut appelé « les Chemins ». Les Chemins étaient un monde à part, dans la mesure où même si l’étendue entre deux Steddings était déformée ou bien explosait en morceaux, les Chemins restaient inchangées, à l’abri de la Dislocation. Finalement, tous les Aes Sedai quittèrent les Steddings, guidés par le besoin de sentir la Source Authentique et l’espoir vain que la souillure du Saidin aurait disparu. Avant de partir, ils offrirent aux Ogiers un autre cadeau : le Talisman de Croissance.

Les Portes des Chemins

Le Talisman de Croissance est un ter'angreal, déclenché par certains types de chants, comme le Chant d’Arbre des Ogiers. Il permit aux Ogiers d’agrandir les Chemins après le départ des Aes Sedai. Lorsque des Steddings perdus étaient retrouvés, les Ogiers faisaient croître les Chemins jusqu’à eux. Le Talisman ne peut pas créer entièrement un nouveau Chemin entre deux endroits, mais il peut faire croître une “branche” à partir d’un Chemin existant, et les Ogiers peuvent chanter la croissance d’une “fleur”, la Porte des Chemins, qui est la seule partie des Chemins appartenant au monde extérieur. Les Portes des Chemins sont travaillées de façon si détaillée qu’elles ressemblent à un mur vivant de vignes et de fleurs couvertes d’une fine pellicule de poussière de pierre. Lorsqu’elles sont activées, habituellement en déplaçant la « clé » sculptée en forme de feuille d’Avendoraldera, le feuillage en bas-relief se change lentement en massif de buissons vivants, et les doubles portes pivotent vers l’extérieur, en révélant une barrière perméable, semblable à un miroir. Chaque Porte des Chemins possède deux feuilles d’Avendoraldera en guise de clés, une à l’extérieur, et une à l’intérieur. Les portes peuvent être verrouillées en plaçant les deux feuilles du même coté, empêchant alors l’ouverture par l’autre coté.

Comme les Chemins ont été fabriqués à l’aide du Pouvoir de l'Unique, qui ne fonctionne pas à l’intérieur d’un Stedding, les Portes des Chemins étaient toujours situés juste à l’extérieur. Lorsque le réseau des Chemins s’agrandit, il finit par connecter non seulement les Steddings, mais également toutes les grandes cités construites par les Ogiers, leur permettant ainsi un accès facile. Les Ogiers plantèrent des bosquets avec un large assortiment de plantes et d’arbres, et notamment des Grands Arbres, à coté de ces villes, dans le but de réconforter les Ogiers qui y travaillaient, afin que la Nostalgie ne s’empare pas d’eux. Les Chemins furent construits jusqu’à ces bosquets. Depuis, beaucoup de ces bosquets ont disparu. Le bosquet de Caemlyn a été englouti par l’extension de la cité ; celui de Cairhien a été laissé à l’abandon, jusqu’à ce qu’il devienne impossible à différencier du reste de la forêt. Le bosquet à proximité de la Cité de Tear est maintenant un pâturage vide et celui d’Illian a été transformé en parc réservé au roi et à sa cour. Toutefois, dans chacun de ces cas, les Portes des Chemins existent toujours, bien qu’elles puissent être maintenant situées dans un jardin privé ou même dans les fondations d’un bâtiment moderne.

Dans les Chemins

Les Chemins eux-mêmes sont vivants d’une certaine manière que même les Ogiers ne comprennent pas et que les Aes Sedai ont oublié. Grâce au Pouvoir de l'Unique, ils existent en dehors des limites normales de l’espace et du temps. De nombreux Ogiers pensent qu’iles sont en réalité un monde à part entière, connecté uniquement au Dessin. Dans tous les cas, les lois normales de la physique ne s’appliquent pas au réseau des Chemins. Les rampes, les îles, et les ponts semblent être suspendus librement à l’intérieur d’un vaste espace vide, parfois l’un au dessus de l’autre, sans aucun support apparent. Les directions telles que le Nord ou le Sud, le haut et le bas n’ont pas de signification réelle dans les Chemins, et les chemins montent ou descendent en spirale sans raison apparente. Un jour de marche pouvait amener le voyageur à plus d’une centaine, voire même cinq cent lieues de son point de départ, selon le chemin emprunté. Les Indicateurs – de hautes tablettes de pierre incrustées de caractères Ogiers en métal – étaient situés à chaque jonction de plusieurs chemins. Des poteaux indicateurs en pierre, également en caractères Ogiers, marquaient l’entrée de chaque pont et de chaque rampe.

Selon les archives ogières, à l’origine, les Chemins étaient éclairés, de telle façon que les voyageurs pouvaient contempler les myriades d’îlots suspendus dans ce vaste espace. Le jour et la nuit n’avaient pas de signification : il faisait toujours jour dans les Chemins. Les îles étaient luxuriantes, couvertes de tapis d’herbe épaisse et de variétés d’arbres fruitiers. D’un diamètre allant de cinquante à plus de cent pas, la forme de ces îles variait d’ovales allongés à des cercles parfaits. Chaque île verdoyante avait une balustrade sur son pourtour, sans doute pour éviter aux voyageurs imprudents ou aux bêtes de somme de tomber accidentellement. Les ponts avaient également un garde-fou, mais les larges rampes reliant les îles et les ponts n’en avaient pas, à part une balustrade en pierre blanche à hauteur de poitrine, à la jonction entre les ponts et les rampes. Les Ogiers et les humains guidés par des Ogiers étaient les seuls utilisateurs des Chemins. Certains documents appartenant aux Aes Sedai, suggèrent que ceux qui créèrent les Chemins pourraient avoir posé des pièges pour les Créatures des Ténèbres qui y entreraient. La preuve de l’existence de ces pièges a été découverte, avec les corps de Créatures des Ténèbres tuées, mais il y a des raisons de penser que ces pièges ne sont plus efficaces aujourd’hui.

La corruption des Chemins

Pendant près de deux mille ans, les Chemins fournirent un moyen de voyager en sécurité pour les Ogiers et les humains. Puis, pendant la Guerre des Cent Ans, ils commencèrent à changer, devenant de plus en plus sombres, humides et froids. Le changement fut si lent que peu le remarquèrent jusqu’à ce que l’obscurité enveloppe les ponts. Certains des voyageurs qui y entraient n’en ressortaient plus et au fil du temps le nombre de disparitions augmenta considérablement. Parmi ceux qui en ressortaient, certains étaient devenus fous. Ceux qui pouvaient encore parler déliraient à propos du Machin Shin, ou d’une présence épiant depuis les ombres. Les Chemins devinrent complètement obscurs. Les Anciens Ogiers en interdirent alors l’accès à tous, Ogiers ou humains, car l’obscurité et la créature qui hantait les Chemins les avait rendues mortellement dangereuses. Les rares personnes qui ont osé y voyager ces dernières années rapportent que la pierre, autrefois belle et lisse, est maintenant poreuse et craquelée, parfois au point de s’effriter au moindre contact. Les arbres et la pelouse qui embellissaient les îlots autrefois ont depuis longtemps disparu, et l’obscurité est épaisse, plus profonde que la nuit, et résistante à toute forme de lumière qu’on lui oppose. Les Chemins ont été construits à partir du Pouvoir de l'Unique par des hommes Aes Sedai, et donc avec le Saidin. La corruption des Chemins est presque certainement le résultat de la souillure qui s’insinue dans tout ce qui a été fabriqué avec le Saidin, et ne résulte donc pas d’un quelconque contact avec l’Ombre en elle-même, bien que cette distinction ne rende pas les Chemins moins mortellement dangereux.

Machin Shin

Aussi appelé : Vent Noir

Description

Les Chemins comportent de nombreux dangers, dont le plus important est le Machin Shin, aussi appelé Vent Noir. Il erre dans les Chemins, invisible et mortel. À l'origine, il n'y avait pas de Machin Shin dans les Chemins. On pense que le Machin Shin est né de la souillure du Saidin par le Ténébreux, quand l'Ombre envahit les Chemins. Le Vent Noir a la particularité de tuer ou de rendre fou tous les êtres vivants qu'il peut trouver. Il se nourrit apparemment de ses victimes (même si on ignore de quoi exactement), et si on en approche suffisamment on peut entendre comme une voix glaçante qui parle de se gorger de sang, de déchiqueter les chairs pour s'en rassasier. Le seul signe annonciateur de sa venue est un soufflement d'air, comme si un vent glacial se déplaçait, et une ombre d'une noirceur telle que la nuit paraît claire. C'est d'ailleurs de cela qu'il tient son nom. La seule limite connue au Vent Noir est qu'il est incapable de sortir des Chemins, c'est une créature que personne ne peut contraindre, acheter ou manipuler, néanmoins il est liée à l'endroit qui l'a vu naître et ne peut en sortir.

Références

Le dernier Ogier a avoir pénétré dans les Chemins et à en être ressorti vivant fut un chanteur d'arbres d'un Stedding près de Cairhien. L'Ogier est devenu un corps vide d'âme, privé de toute vie, de toute intelligence, une créature incapable de se mouvoir de lui-même, et qui est totalement dépendante des autres pour survivre.

Pressés par la nécessité, Moiraine, Lan, Rand, Perrin, Mat, Egwene et Nynaeve empruntèrent les Chemins à Caemlyn, guidés par Loial. Après deux jours de parcours sans histoire, ils furent rattrapés par le Machin Shin, et Moiraine ne put le retenir que quelques secondes, à peine de quoi leur permettre de se mettre à l'abri. En effet, le Machin Shin est tellement redoutable, que d'après Moiraine même une douzaine d'Aes Sedai liées ne parviendraient pas à le "blesser" significativement, sans parler de le tuer.

Quand plus tard, Perrin retourna au Deux-Rivières par les Chemins, il faillit de nouveau être rattrapé par le Vent Noir, mais il réussit à s'en sortir indemne, chance que n'eurent pas des centaines de Trollocs lancés contre lui...

Portes des Chemins connues

Références