Zingaris
Je trouverai la chanson – ou quelqu’un d’autre que moi – et elle sera chantée cette année, ou une de celles qui restent à venir. Ce qui fut jadis sera de nouveau un jour, car le monde n’a pas de fin
Histoire
Durant l'Âge des Légendes, un peuple pacifique connu sous le nom de Aiel Da'Shain avait juré de servir les Aes Sedai et de suivre un code de non-violence connu sous le nom de "la Voie de la Feuille". Selon ce code, toutes les épreuves doivent être acceptées et endurées. Il n'y a aucune excuse pour la violence. A cette époque, le pacte et le code étaient connus de tous et ils étaient honorés pour ça. Leurs services étaient hautement appréciés et leurs chants étaient un trésor pour ceux qui les entendaient. Même lorsque la guerre survint, et, après elle, la Dislocation du Monde, jamais ils ne voulurent trahir leur code en prenant les armes. Il ne s'agissait en aucun cas d'un manque de courage, au contraire on raconte que les Da'shain se tenaient face au danger jusqu'à la mort, sans lever la main, afin de gagner du temps pour que d'autres puissent s'enfuir et survivre.
Quand la Dislocation commença, les Aes Sedai ont apparemment réalisé que les Dai'shan allaient être massacrés inutilement s'ils restaient dans leurs villes. Une prophétie disait que les Aiels pourraient éventuellement fournir des hommes capables de se dresser contre le Ténébreux. Les Aes Sedai savaient que les Dai'shan étaient trop fiers pour quitter leurs villes de leur propre initiative. Elles imaginèrent donc une tache digne d'eux à leur confier. Elles leurs confièrent de précieuxangreal et ter'angreal avec pour mission de les mettre en sécurité. Il était important de mettre ses objets hors de porté des hommes devenu fous. Les Dai'shan n'ont jamais su que cette tache avait également pour but de les mettre hors de danger car les Aes Sedai savaient qu'elles ne pourraient plus les protéger très longtemps.
Avant la Dislocation, il était impensable que quelqu'un puisse lever la main sur un Aiel Da'shain. Tout le monde savait qu'ils avaient juré de respecter le pacte et qu'ils suivaient la Voie de la Feuille. Mais leur pacifisme n'a pas été respecté bien longtemps dans la confusion née de la Dislocation. Au fil des années, quelques Da'shain ont décidé de quitter leur groupe pensant que la garde des reliques des Aes Sedai était une mission sans espoir. Ils décidèrent de partir à la recherche de l'Ancien Chant, peut être dans l'espoir de retrouver les bons souvenirs d'autrefois, quand la "Voie de la Feuille" était tout et que la vie n'était pas aussi dure. Ils renoncèrent à leur voeux de servir pour se consacrer à leur propre avenir, ils furent alors considérés comme "perdus" par les autres Aiels. Ce groupe donna naissance à la communauté des Tuatha'an, qui à ce jour se consacre à la "Voix de la Feuille" et à la recherche de l'Ancien Chant.
Peuple nomade
Aujourd'hui les Tuatha'an forment toujours un peuple nomade, connus pour leurs vêtements aux couleurs vives. Bien que les Aiels ressemblent aujourd'hui exactement à ce qu'ils étaient à l'Age des Légendes, portant des cadin'sor, ayant la peau claire et la majorité d'entre eux ayant des cheveux dans les tons de rouge, du rouge foncé au blond doré, les Tuatha'an ne ressemblent pas du tout aux Aiels ; ce qui n'est pas surprenant étant donné qu'ils ont été rejoints par de nombreux convertis au fil des générations et qu'ils se sont donc métissés avec d'autres peuples. Leurs chiens constituent leur seule défense. Ils sont végétariens car ils refusent de tuer même les animaux.
Ils ne restent pas près des zones où la population est concentrée, car la propension à la violence est plus grande dans les grandes agglomérations. Leurs croyances et leurs actions leur valent souvent d'être répudiés par les gens du peuple. Ils sont considérés comme des voleurs invétérés et, bien qu'ils ne recrutent pas activement de nouveaux membres, ils sont souvent accusés d'essayer de convertir les enfants et jeunes adultes à la Voie de la Feuille.
Le chef d'un convoi porte le titre de Madhi qui signifie "chercheur" dans l'Ancienne Langue.
Rituel de bienvenue
Le Mahdi est le chef du convoi Tuatha'an et est responsable des diverses cérémonies, y compris de l'accueil des visiteurs. La salutation formelle et la réponse suivent le modèle ci-dessous :
- Mahdi : <Les deux mains sur la poitrine et s'incline> Vous êtes le bienvenu près de nos feux. Connaissez-vous le Chant ?
- Visiteur : Ton hospitalité me réchauffe le cœur, Mahdi, et vos feux me réchaufferont le cœur. Mais je ne connais pas le Chant.
- Mahdi : Dans ce cas, nous continuerons à chercher... Il en fut ainsi et il en sera encore ainsi, car nous nous souviendrons, nous chercherons... et nous trouverons.
Rituel de départ
- Madhi : <en s’inclinant gracieusement, les mains sur la poitrine> Vous êtes venus en paix et vous partirez en paix. Nos feux vous accueilleront toujours, sachez-le. Dans la paix, parce que c’est l’essence même de la Voie de la Feuille.
- Visiteur : Soyez en paix aussi. Je trouverai la chanson – ou quelqu’un d’autre que moi – et elle sera chantée cette année, ou une de celles qui restent à venir. Ce qui fut jadis sera de nouveau un jour, car le monde n’a pas de fin.
- Tuatha’an : Car le monde n’a pas de fin. Oui, le monde et le temps, tous deux sont sans fin.
Membres connus
Le Chant
La recherche de leur chant perdu était l'objectif principal des Tuatha'an à l'époque des événements de la série.
On a émis l'hypothèse que le chant aurait pu être connu de Lews Therin Telamon et donc de Rand al'Thor, et il a également été suggéré que les Aiels auraient pu apprendre le chant grace au ter'angreal de Rhuidean. Bien que cela puisse être vrai, le co-auteur Brandon Sanderson a répondu sur sa page Facebook personnelle à la question de savoir si les Tuatha'an ont jamais découvert leur chant perdu. Il a répondu : "[Robert Jordan] a dit spécifiquement que c'était quelque chose qui ne s'était pas produit, du moins pas dans le cadre des romans." (4 février 2013)
Brandon Sanderson révèle dans une interview en janvier 2013 : Rand ne connaît pas le Chant et les Rétameurs n'accepteraient de toute façon rien de ce qu'il leur apprend. Robert Jordan a spécifiquement noté que les Rétameurs ne trouveraient pas leur Chant à la fin de la série et que le chant de croissance Ogier n'est pas le Chant des Tuatha'an. Le Chant est "un concept beaucoup plus profond et philosophique, peut-être inaccessible".
D'après les souvenirs de Loial : "Les gens du voyage vivent pour leurs chansons. Pour toutes les chansons, d'ailleurs. Pour leur recherche, du moins. J'ai rencontré des Tuatha'an il y a quelques années, et ils voulaient apprendre les chansons que nous chantons aux arbres. En fait, les arbres n'en écoutent plus beaucoup, et donc peu d'Ogier apprennent ces chants. [...] J'ai enseigné aux Tuatha'an ce qu'ils pouvaient apprendre, mais les arbres n'écoutent jamais les humains. Pour les gens du voyage, ce n'étaient que des chants, puisqu'aucun n'était le chant qu'ils recherchaient."
La danse
La tiganza est une danse sensuelle exécutée par les femmes Tuatha'an. La danse comprend des pas traînants au rythme lent des tambours, de petits tours circulaires et une rotation lente des hanches, soulignée par le balancement d'un châle à franges. Il est généralement exécuté pieds nus à la lumière du feu de camp.
La tiganza est similaire à "Tzigane", un mot désignant le peuple rom qui est également nomade. Ce mot est généralement appliqué à la musique rom, en particulier d'origine hongroise. Tzigane est également un morceau de musique célèbre de Maurice Ravel, dédié à la violoniste hongroise Jelly d'Arányi.
Parallèles
- Le nom Tuatha'an vient des Tuatha De Danann de la légende irlandaise, une race de personnes qui se sont installées en Irlande.
- Le nom de la seule Tuatha'an Aes Sedai connue, Aisling Noon, vient d'un fan irlandais qui a écrit à Jordan.
- La culture des Tuatha'an est fortement inspirée de la minorité ethnique irlandaise indigène, les Irish Travellers. Ce nom reflète leur statut de vagabonds dans la Roue du temps et la signification que Jordan attribue au nom Tuatha'an dans la vieille langue, le peuple voyageur.
- Dans le passé, tinker était un nom vernaculaire parfois utilisé par des non-voyageurs pour désigner les gens du voyage irlandais. Il s'agissait à l'origine d'un exonyme basé sur la profession, dérivé de tinsmith, qui était traditionnellement une profession courante chez les gens du voyage irlandais. Toutefois, sa signification et son utilisation ont radicalement changé au fil du temps. Aujourd'hui, tinker est une injure ethnique extrêmement offensante. Ce changement de signification s'est reflété dans la série télévisée, où le terme "tinker" est traité comme un exonyme péjoratif et une insulte ethnique utilisés par des personnages tels qu'Eamon Valda.
- Leur croyance dans le pacifisme est similaire, à un niveau de base, aux croyances du jaïnisme ou de l'hindouisme.
- Les Tuatha'an partagent de nombreuses similitudes avec les minorités ethniques irlandaises des gens du voyage et des Roms : leur mode de vie nomade dans des wagons et des vardos peints de couleurs vives, leur culture traditionnelle vibrante de musique, de poésie et de contes, ainsi que les préjugés et la discrimination dont ils font l'objet.